[F23] Se réapproprier la transformation (agro)alimentaire (1)

Il y a cinq ans, l’abattoir public de Guillestre, dans les Hautes-Alpes, fermait pour cause de faillite, mettant en péril l’équilibre économique des petites et moyennes fermes agro-pastorales de ce territoire montagnard du Queyras. En quelques mois, des éleveur.ses du territoire, avec le soutien de la Mairie, se sont organisés pour reprendre cet abattoir en SCIC et le faire fonctionner eux-mêmes tous les mardis de l’année, avec des éleveur.ses volontaires. Depuis, l’abattoir paysan des Hautes-Vallées est un exemple sur tous les plans, aussi bien en terme de gestion financière, de bien-être animal et humain, que de soutiens à des produits carnés locaux, diversifiés et de qualité (mise en place de différents services pour les éleveur.ses, les boucher.es et la restauration collective). Dans un contexte national où les fermetures des abattoirs de proximité se multiplient et où le traitement des hommes et des animaux dans les abattoirs est régulièrement dénoncé, les abattoirs paysans comme celui de Guillestre représentent un nouveau modèle d’abattoir, alternatif au système industriel. Des initiatives de micro-abattoirs et d’abattoirs mobiles essaiment actuellement dans une trentaine de territoires en France.